Voici la retranscription d’Andre Comte-Sponville (en alexandrins sans rime), tiree de son livre « Le miel et l’absinthe » d’une part du livre du « de rerum natura » qui parle de l’amour, physique et sentiments.

Voici la retranscription d’Andre Comte-Sponville (en alexandrins sans rime), tiree de son livre « Le miel et l’absinthe » d’une part du livre du « de rerum natura » qui parle de l’amour, physique et sentiments.

ACS evoque de ce post :

« Quel plus excellent post, dans l’antiquite, sur le coit ? Quel plus severe via l’amour ? » j’habite d’accord avec lui. En parcourant votre texte, rappelez-vous beaucoup que c’est la retranscription d’un poeme ecrit il y a 20 siecle a partir d’idees concues depuis 23 siecles : ils savaient beaucoup peu de trucs sur le fonctionnement des corps, mais bon nombre via l’ame. Aujourd’hui, on dit « epicurien » comme synonyme de debauche. C’etait aussi, pendant un moment, votre moyen Afin de beaucoup pour denigrer des idees d’Epicure, qui allaient contre l’ordre etabli (mariage, suprematie de l’homme sur l’actrice). Non, etre epicurien, c’est vivre dans la mesure, dans le juste milieu, une sorte de sagesse bouddhique mais avec l’acceptation des plaisirs naturels de la vie, dont le sexe.

L’adolescent fougueux, des que circule en lui J’ai semence murie en un jour dans son corps, Voit en reve venir de charmants simulacres, Avec un beau visage et votre teint eclatant, Qui excitent l’endroit bien gorge de semence :

Au point que bien souvent, revant a l’acte meme, Il repand la liqueur qui souille sa tunique. Cette semence, c’est cette dernii?re en nous qui s’agite, Des que notre croissance a muri des organes. Mais toute excitation varie par rapport aux etres : Seul un humain emeut en l’homme la semence. Des qu’elle abonde trop, venant de bien le corps, Descendant a travers les membres, des organes, Elle vient s’amasser en certains lieux sensibles, Excitant aussitot des parties genitales. Mes voila stimulees, l’ensemble de gonflees de seve ; J’ai volonte surgit d’en souiller qui l’on kiffe : L’esprit vise la peau qui le blessa d’amour. Car toujours nous tombons du cote en plaie, Notre sang vient tacher qui nous porta ma chance, C’est sur notre ennemi que coule le jet rouge… Ainsi de l’homme atteint par des traits de Venus que lui lance 1 garcon a toutes les membres feminins Ou une femme offrant l’amour via bien le corps : Cela tend par qui le frappe, il brule de le prendre, D’evacuer dans le corps la liqueur nee du sien ; Car son desir muet appelle le ravissement. Voila ce qu’est Venus, ce qu’on nomme l’amour, Voila quelle douceur en nos c?urs goutte a goutte Venus a distillee. Puis vient le froid, l’angoisse… L’aime est-il absent ? Son image partout Est presente, le doux nom i  chaque fois nous obsede… Nous ferions mieux de fuir tres vite ces images, De n’alimenter gui?re notre amour davantage, De tourner notre esprit par un quelque autre objet! Le premier corps venu suffit a une seve ; Pourquoi J’ai reserver pour un unique amour Qui nous voue a tout coup au chagrin, a toutes les soucis ? A le nourrir, l’abces se ravive et s’incruste. Notre frenesie s’accroit, le mal devient plus grave, Si de nouvelles plaies n’effacent la toute premiere, Si tu ne devies pas les elans de ton c?ur, Si tu ne viens tomber sur au hasard des rencontres, Pour te soigner errant, la Venus vagabonde ! Car empi?cher l’amour, ce n’est gui?re se priver Plusieurs plaisirs de Venus ; c’est en jouir sans rancon. Le plaisir reste plus pur chez les amants sereins Que chez ces malheureux dont l’ardeur passionnee Erre et flotte indecise au seuil aussi d’aimer. Par quoi jouir d’abord ? Par les yeux ? Par nos mains ? Ils etreignent leur proie, la griffent, lui font mal ; Morsures et baisers lui meurtrissent les levres ! C’est que Notre volupte chez ceux-la n’est nullement pure ; Plusieurs aiguillons secrets des pressent de blesser Qui fera surgir en eux ces germes de fureur. La douceur de Venus, au plus tri?s de l’amour, Vient freiner ces elans ; voila que le bonheur Entre eux se fait caresse, apaise les morsures. L’amour espere un temps libre eteindre dans sa cause Le feu qui le consume ; il n’en est que dalle, jamais ; Car la nature aussi impose le contraire. C’est bien l’unique cas ou plus nous possedons Plus notre c?ur s’embrase en des desirs furieux. Aliments et boissons penetrent notre corps, Viennent le remplir bien, organe apres organe. Ainsi la faim, la soif s ‘apaisent aisement. Mais du plus beau visage et du teint le plus frais Rien ne penetre en nous dont nous puissions jouir, Sinon, mais si tenus, de vagues simulacres, Comme autant d’espoirs vains que seul le vent emporte… On dirait un dormeur qui reve qu’il a soif Et ne voit jamais d’eau pour eteindre votre feu. Une riviere ? Il court. Ce n’etait qu’un mirage… Cela meurt de soif au fond du torrent ou y boit ! Ainsi paraissent nos amants ivres de simulacres : Notre vue de l’etre aime ne pourra des rassasier, Leurs mains rien arracher des membres graciles ; Ils errent incertains sur la peau bien entier. Enfin ils vont cueillir la fleur une jeunesse ; Ils sentent dans leurs corps la volupte qui monte ; Venus va feconder le sillon une cherie; Leurs deux corps vont se fondre, ils melent leurs salives Ils s’aspirent l’un l’autre, ils se boivent, se mordent… En vain ! Leur corps ne pourra absorber l’autre corps, Non plus qu’y penetrer et s’y fondre en entier. C’est pourtant, dirait-on, l’optique de leur combat, Tant ils sont enchaines avec des liens de Venus, Tant ils se liquefient aux spasmes du ravissement ! Enfin, quand le desir explose, il se detend ; Apres tant de violence un court repit s’installe ; Puis un nouvel acces de fureur les reprend : C’est qu’ils ne savent gui?re eux-memes ce qu’ils veulent ; Ils ne vont pas pouvoir trouver de remede a un mal, Ils ignorent la plaie secrete qui les ronge. Ce n’est pas bien : ils se consument a la peine ; Toute leur vie peut dependre des caprices d’un autre ; Leur bien part en fumees, en tapis, en cadeaux ; Ils oublient leurs devoirs. trahissent un honneur. A leurs pieds parfumes brillent des escarpins, Leurs doigts scintillent d’or, de diamants, d’emeraudes, Notre pourpre sur un corps boit la sueur de Venus. L’argent qu’ont amasse leurs parents sites de rencontrer cГ©libataires spirituels part en robes, En bandeaux, en tissus d’EIide ou de Ceos. Ce ne semblent que festins, que fetes raffinees, Coupes toujours remplies, parfums, bijoux, guirlandes… Vains efforts ! En source aussi des plaisirs Quelque chose d’amer surgit comme une angoisse Qui jusque au sein des fleurs te prend l’amant a J’ai gorge.